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Gestion de crise : une évolution nécessaire



À la lumière des multiples situations exceptionnelles que nous avons connues ces dernières années, il est devenu évident que la gestion de crise doit évoluer pour faire face efficacement aux défis futurs.


Que ce soit la pandémie ou les catastrophes naturelles, chaque événement a mis en évidence les limites de nos méthodes traditionnelles.


La plupart des méthodes actuelles de gestion de crise sont basées sur des processus cognitifs rigoureux.


Cependant, ces méthodes ont montré leurs limites lors de la pandémie, caractérisée par son incertitude. Il est donc impératif d'adapter notre approche pour faire face à des situations exceptionnelles de plus en plus complexes et durables.


Plutôt que de se fier uniquement à des processus préétablis, il est nécessaire de développer des compétences d'improvisation et de prise de décision rapide dans des contextes incertains.

Pierre Aubry


Axes de développement


La gestion de crise doit évoluer sur plusieurs axes pour répondre efficacement aux situations futures.


Tout d'abord, nous devons intégrer une dimension plus humaine dans notre approche. Comprendre les désirs, les émotions et les besoins des individus touchés est essentiel pour leur apporter un soutien adéquat et faciliter leur résilience.


En outre, il est crucial de mettre en place des mécanismes d'anticipation et de préparation plus robustes. Identifier les risques potentiels et élaborer des plans de gestion adaptés permettra d'améliorer notre réactivité et notre capacité à conduire efficacement les situations d'urgence.


Des formations régulières et des exercices de simulation aideront également à tester notre coordination et notre réactivité face à différents scénarios.


Enfin, la flexibilité et l'adaptabilité doivent devenir les maîtres mots.


Plutôt que de se fier uniquement à des processus préétablis, il est nécessaire de développer des compétences d'improvisation et de prise de décision rapide dans des contextes incertains.


La gestion de crise doit être considérée comme un ensemble d'outils variés, à utiliser en fonction de la situation spécifique, à l'image d'un couteau suisse.


Dans cet esprit, la gestion des émotions et l’utilisation de l’intuition sont devenues incontournables.


Gestion des émotions


Les émotions sont des éléments clés à prendre en compte dans la gestion de crise.


En effet, ces situations sont souvent source de stress, de peur et de confusion pour les individus concernés. Par conséquent, il est important de comprendre les réactions émotionnelles et d'y apporter une réponse adéquate.


Les émotions influencent les décisions et les comportements des individus.


Par exemple, la peur peut entraîner des comportements irrationnels ou une difficulté à prendre des décisions réfléchies.


Les émotions peuvent également affecter la communication et la coordination entre les différentes parties prenantes impliquées dans la gestion de crise.


Il est essentiel de développer des compétences en intelligence émotionnelle pour les leaders et les professionnels de la gestion de crise.


Cela implique d'être capable de reconnaître ses propres émotions, de comprendre celles des autres et de les gérer de manière appropriée.


Des techniques telles que la respiration profonde, la relaxation et la communication empathique peuvent aider à réguler les émotions et à favoriser une meilleure conduite.



Le pouvoir de l’intuition


L'intuition joue également un rôle important dans la gestion de crise.


Dans des situations complexes et incertaines, les informations disponibles peuvent être limitées ou peu claires. C'est là que l'intuition entre en jeu, permettant aux décideurs de prendre des décisions rapides et informées.


L'intuition est la capacité de prendre des décisions basées sur des sentiments, des impressions et des connaissances tacites. Elle repose sur l'expérience et la compréhension profonde des problématiques liées à la gestion de crise. Elle permet de saisir rapidement des enjeux, d'identifier des solutions potentielles et de prendre des mesures appropriées.


Pour développer et utiliser au mieux l'intuition, il est important de favoriser un environnement qui encourage la confiance en soi et l'écoute de son instinct.


Cela implique également de renforcer la capacité de détecter les indices subtils qui peuvent indiquer une situation complexe imminente.


Les émotions et l'intuition sont deux aspects incontournables à prendre en compte dans la gestion de crise.


Comprendre et gérer les émotions des individus touchés assure une meilleure communication et coordination.


L'intuition, quant à elle, permet aux responsables de prendre des décisions rapides et informées dans des situations complexes et incertaines.


En intégrant ces dimensions, la gestion de crise peut être plus efficace et réussie.



En conclusion, la gestion de crise doit évoluer afin de s'adapter aux réalités changeantes de notre monde.


En intégrant une approche plus humaine, en renforçant nos mécanismes d'anticipation et de préparation et en faisant preuve de flexibilité et d'adaptabilité, nous pourrons fournir des réponses adaptées aux situations futures.


Il est temps d'embrasser le changement et de faire de la gestion de crise une discipline résolument orientée vers l'excellence et la sécurité de tous.



Pierre Aubry

Au bénéfice d’une formation académique en sciences politiques et en criminologie, sa carrière est caractérisée par la transversalité. Il se définit comme un créateur de ponts entre les mondes de la sécurité et de la protection de la population.




La méthode

DECSA « va mieux »



La méthode DECSA est utilisée soit individuellement, soit collectivement. Elle a pour objectif de maintenir l’individu et l’équipe dans une forme d’harmonie en fournissant un "feedback" immédiat en rapport avec des situations émotionnelles vécues durant la gestion de la crise.


Un temps dédié à cette approche doit être intégré dans la gestion de crise sous la forme de courtes séances de "feedback" (5-10 minutes).


La méthode s’articule autour de cinq items que l’on peut consolider dans un tableau.


  • (D) Description : récit objectif des faits, sans jugement ni interprétation.

    Par exemple : mon patron est venu dans mon bureau sans m'avertir et sans me saluer m'a reproché la qualité de mon rapport en parlant très fort.


  • (E) Émotion(s) : quelles émotions cette situation a provoquées en moi.

    Par exemple : j'étais d'abord en état de choc, sans réaction, puis en colère et enfin triste (larme dans mes yeux).


  • (C) Conséquence(s) : après les émotions stabilisées, quels enseignements je tire de la situation vécue.

    Par exemple : je ne veux plus revivre ce genre de situation.


  • (S) Solution(s) : afin de régler la situation vécue, quelle(s) solution(s) s'offre(nt) à moi ?

    Par exemple : je demande un entretien de service à mon patron.


  • (A) Adaptation : mise en place d'une stratégie afin que la situation ne se reproduise plus.

    Par exemple : nous avons convenu avec mon patron que, dorénavant, il viendra dans mon bureau en m'avertissant avant.




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