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Cyberattaque : continuer l'enseignement sans informatique!

Cyberattaque : continuer l'enseignement sans informatique!


Lorsque la technologie nous fait défaut et que les cyberattaques paralysent nos systèmes éducatifs, comment pouvons-nous garantir la continuité pédagogique?​

Découvrez des stratégies pour maintenir l’enseignement en marche, même sans ordinateurs. ​


​Ne laissons pas les cybermenaces compromettre l’avenir de nos enfants et transformons une crise en occasion éducative.

Une étudiante est assoupie sur ses livres d'études dans une bibliothèque.
Cyberattaque : continuer l'enseignement sans informatique!


L’informatique est devenue omniprésente à tous les niveaux de l’éducation, et les cyberattaques représentent une menace croissante pour les établissements scolaires et universitaires. ​


Les cyberattaques peuvent paralyser les systèmes informatiques, entraînant de graves perturbations dans l’enseignement et dans la gestion administrative.​


L’indisponibilité des supports numériques, tels que les cours en ligne et les ressources pédagogiques, complique la préparation et la diffusion des leçons. ​


La communication et la coordination entre enseignants, administrateurs et étudiants deviennent difficiles, affectant l’organisation des cours et le partage d’informations cruciales. ​


De plus, les complications dans les évaluations et le suivi des progrès peuvent démotiver les étudiants et retarder leur parcours scolaire.​


Je vous propose, dans cet article, de revenir sur quelques impacts les plus courants et de vous proposer quelques pistes afin de limiter ces conséquences et de maintenir les activités d’enseignement sans informatique à minima.​


MISE EN GARDE… Certaines pistes pourront vous paraître évidentes et, pourtant, elles sont de plus en plus délaissées au profit de la dématérialisation de l’enseignement, ce qui entraîne une nouvelle dépendance envers des outils informatiques.​


1- Impacts des cyberattaques sur l’éducation​

Lors d’une cyberattaque dans les établissements scolaires, on constate généralement les impacts suivants :​


Absence de supports numériques : le matériel pédagogique est de plus en plus hébergé de façon centralisée pour diverses raisons, sur des supports numériques qui deviennent inaccessibles lors d’une cyberattaque. Les cours, les ressources pédagogiques et les évaluations sont alors indisponibles, compliquant la préparation et la diffusion des leçons pour les enseignants et limitant l’accès des élèves et des étudiants aux matériels nécessaires.​


Perturbation de la communication et de la coordination : les outils de communication en ligne, tels que les courriels et les plateformes collaboratives, sont devenus essentiels pour la gestion quotidienne des établissements scolaires. Lors d’une cyberattaque, ceux-ci peuvent devenir inaccessibles, perturbant ainsi la collaboration entre enseignants, administrateurs et étudiants et rendant difficiles l’organisation des cours et le partage d’informations importantes.​


Complications dans les évaluations et le suivi des progrès : les systèmes de gestion des notes et des évaluations peuvent aussi être indisponibles pour diverses raisons liées directement ou non à la cyberattaque. Leur indisponibilité complique le suivi des performances, la gestion des évaluations et la communication des résultats, entraînant des retards et pouvant affecter la motivation des étudiants et des élèves. Cette indisponibilité peut avoir un impact immédiat ou à moyen terme pour les inscriptions dans les universités en provoquant, par exemple, un stress supplémentaire sur le système éducatif et les étudiants eux-mêmes.


Hyper dépendance aux technologies et nécessité d’adaptation : de plus en plus, les méthodes d’enseignement modernes reposent fortement sur les technologies numériques. ​


Une cyberattaque désactivant ces technologies oblige les enseignants à adapter rapidement leurs approches pédagogiques, souvent en recourant à des méthodes traditionnelles pour lesquelles ils ne sont pas toujours organisés en raison de la dématérialisation des cours.​


Ces quelques impacts – il y en a bien sûr d’autres – soulignent l’importance de la préparation et de la mise en place de solutions de mitigation dont l’objectif est de minimiser le plus possible les perturbations et de permettre une continuité pédagogique la plus optimale possible.​


​2- Stratégies de résilience pédagogique​


Pour faire face à ces défis, il est essentiel de planifier et de mettre en place des stratégies en collaboration avec le corps professoral et le personnel administratif. ​


Ces stratégies doivent être préparées, de préférence avant la survenue d’une crise, afin de réduire les situations de stress et de panique au moment de la crise. ​


Méthodes d’enseignement traditionnelles : maintenir les méthodes d’enseignement traditionnelles en présentiel, telles que les cours magistraux, les discussions en classe et les présentations orales, assure la continuité pédagogique en cas d’interruption des technologies numériques, notamment s’il y a rupture des cours à distance. ​


Ces approches favorisent une interaction directe et personnelle entre les enseignants et les étudiants. De plus, les ateliers pratiques et les travaux de groupe encouragent la collaboration et l’apprentissage par l’expérience, s’adaptant facilement à un environnement sans technologie. ​


Cela peut paraître évident et déjà appliqué pour les cours donnés en présentiel. Et en même temps, la dématérialisation tend à réduire cette stratégie au profit de cours en ligne et principalement dématérialisés.​


Ressources pédagogiques traditionnelles : utiliser des livres, des cahiers et des supports imprimés est essentiel pour continuer l’enseignement sans dépendre des technologies numériques. Les bibliothèques scolaires et universitaires peuvent fournir d’autres types de ressources pédagogiques. ​


La distribution régulière de photocopies de documents importants permettra aux étudiants de continuer à étudier et à compléter leurs devoirs même en l’absence d’un accès centralisé au système informatique et/ou à Internet. ​


De plus, le fait d’avoir une copie de l’ensemble des cours (à jour) sur l’ordinateur ou sur une clé USB permettra à l’enseignant d’être autonome pour la diffusion des cours en classe. ​


Cela permet de pallier l’indisponibilité du système informatique centralisé qui héberge les cours.



Communication et coordination sans technologie : en l’absence d’outils de communication numériques, les établissements doivent mettre en place de nouvelles méthodes pour maintenir la communication et la coordination. Voici quelque piste de solution : ​


  • Utiliser les téléphones pour les appels et les messages permet de rester en contact avec le personnel et les étudiants; ​

  • Installer des tableaux d’affichage pour diffuser les informations importantes et les mises à jour quotidiennes assure une communication fluide malgré l’absence de technologies numériques au sein de l’école;​

  • Désigner des « ambassadeurs étudiants » dans chaque classe ou groupe chargés de relayer les informations à leurs camarades et de faire remonter les questions ou les préoccupations aux enseignants favorise une communication bidirectionnelle et implique les étudiants dans le processus;​

  • Utiliser les médias sociaux permet de conserver le contact avec les étudiants. La possibilité d’utiliser la radio locale ou la radio étudiante peut aussi être envisagée. ​


Bien sûr, vous pouvez aussi préparer des solutions de messagerie de secours pour le personnel essentiel.​


Évaluations et suivi des progrès : en l’absence de systèmes numériques, les évaluations peuvent se faire à l’aide de méthodes traditionnelles, comme les examens sur papier en présentiel et les évaluations orales. Les enseignants peuvent donner des retours directs et personnalisés aux étudiants pour les guider dans leur apprentissage, permettant de maintenir un suivi régulier des progrès.​


Partenariats et soutien communautaire : les établissements scolaires ne doivent pas rester isolés dans leur lutte pour maintenir la continuité pédagogique. Établir des partenariats solides avec d’autres établissements et mobiliser le soutien de la communauté locale sont des stratégies qui permettent de renforcer la résilience face aux interruptions technologiques. Voici quelques pistes à explorer entre établissements scolaires : ​


  • Créer un réseau d’entraide pour faire connaître les informations sur les cyberattaques et, surtout, les solutions mises en œuvre.​

  • Mutualiser les ressources pédagogiques pour maintenir la continuité des enseignements.​

  • Organiser des formations communes sur la gestion de crise et la pédagogie sans technologie.​

  • Partager les infrastructures pour surmonter les perturbations matérielles.​

  • Voici d’autres pistes avec la communauté locale :​

  • Impliquer les parents d’élèves en les informant et en encourageant leur participation active.​

  • Collaborer avec les associations locales pour obtenir des locaux de remplacement et du soutien.​

  • Solliciter l’appui des entreprises pour parrainer des projets et fournir du matériel de secours.​

  • Travailler avec les autorités locales pour assurer la sécurité des élèves et des étudiants et obtenir des ressources supplémentaires, par exemple en cas d’indisponibilité des systèmes de vidéosurveillance et de domotique.​


Formation et sensibilisation : la formation régulière du personnel et des enseignants sur les protocoles de crise et la gestion des interruptions technologiques renforce la résilience de l’établissement. Une sensibilisation accrue à ces enjeux permet de minimiser les impacts sur l’apprentissage. De plus, une mise en situation annuelle pourrait permettre de valider les plans de continuité pédagogique.​


Plan de reprise informatique : pour assurer la reprise rapide et viable de l’enseignement sous forme numérique post-cyberattaque, il est essentiel de mettre en place des sauvegardes régulières des données critiques sur des supports externes et non connectés. ​


Il pourrait aussi y avoir des systèmes de secours unidirectionnels qui permettraient d’héberger localement :​


  • Les copies des cours, les exercices et les ressources pédagogiques essentielles;​

  • Les notes et les suivis des étudiants;​

  • Les copies d’examens en cours;​

  • Tout autre support essentiel à la mission.​


Cette dernière stratégie peut permettre le maintien des services éducatifs numériques à minima, malgré les interruptions technologiques centrales. ​


S’entraîner et actualiser ses plans : s’entraîner régulièrement et actualiser les plans de continuité pédagogique est essentiel pour s’assurer que les établissements scolaires peuvent répondre efficacement aux cyberattaques. En simulant des scénarios de crise, et en actualisant régulièrement les procédures, les écoles, les collèges et les universités peuvent renforcer leur résilience et maintenir la continuité de leur enseignement même en cas de crise technologique. ​


​Les cyberattaques constituent une menace grave pour les établissements scolaires, perturbant l’enseignement, la communication et les évaluations. Pour garantir la continuité pédagogique, il est crucial de maintenir des méthodes d’enseignement sans technologie, d’utiliser des ressources pédagogiques traditionnelles (papier, crayon, tableau) et de mettre en place des moyens de communication non numériques. Sensibiliser régulièrement le personnel à la résilience hors technologie et conserver des sauvegardes de données sécurisées et accessibles en tout temps sont des mesures indispensables. ​


La clé de la résilience réside dans l’entraînement régulier et l’actualisation des plans de continuité. En simulant des crises et en adaptant les procédures, les établissements peuvent s’assurer que l’éducation des élèves et des étudiants n’est jamais compromise, même face aux défis technologiques. Cette résilience, construite sur la préparation, la flexibilité et la détermination, garantit que l’enseignement poursuivent leur mission, même dans les moments les plus sombres.​


Article rédigé par Karine Maréchal-Richard et Alexandre Fournier​

Karine Maréchal-Richard et Alexandre Fournier, accompagnent les organisations de l’éducation à travers la mise en place de plan de gestion de crise, de continuité des affaires, de reprise informatique et de simulation de crise. Nous avons déjà accompagné plus d’une cinquantaine d’établissements scolaire et universitaire.​

Pour en savoir plus : www.crise-resilience.com​





COMPLÉMENT : PRÉPAREZ L'IMPRÉVU!

8 ASTUCES POUR UNE RÉSILIENCE PÉDAGOGIQUE RENFORCÉE


Voici 8 astuces pour renforcer la résilience pédagogique et être prêt à affronter l’imprévu :​


Créez votre « trousse de survie pédagogique » : ayez toujours sous la main des versions imprimées de vos cours, des manuels et des exercices. Encouragez vos élèves ou vos étudiants à conserver une copie papier de leurs notes et de leurs travaux importants. Avec votre trousse, vous serez parés pour enseigner, même sans technologie!​


Établissez un système de communication de secours : échangez les numéros de téléphone avec vos collègues, et prévoyez un point de ralliement physique pour afficher les informations importantes. Désignez des « ambassadeurs étudiants » pour relayer les messages clés. Vous maintiendrez ainsi le contact, même sans courriels!​


Transformez vos évaluations (enseignement à distance) : optez pour des examens sur papier et en présentiel et des présentations orales. Préparez des sujets adaptés et des grilles d’évaluation claires. Donnez des rétroactions individuelles pour maintenir la motivation. Vos étudiants continueront ainsi à progresser, même sans plateforme en ligne!​


Tissez des liens avec votre écosystème local : nouez des partenariats avec les établissements voisins, les associations et les entreprises locales. Faites connaître vos ressources, vos bonnes pratiques et vos solutions innovantes. Ensemble, vous serez plus forts pour surmonter les défis!​


Formez-vous et impliquez-vous : participez activement aux formations sur la cyberrésilience proposées par votre établissement. Soyez une force de proposition pour améliorer les plans de continuité. Votre expertise de terrain est précieuse pour renforcer la résilience collective!​


Sauvegardez l’essentiel : effectuez régulièrement des sauvegardes de vos données critiques sur des supports externes sécurisés. Prévoyez des systèmes de secours pour maintenir l’accès aux ressources pédagogiques essentielles. Vous pourrez ainsi récupérer rapidement vos contenus en cas de besoin!​


: simulez régulièrement des scénarios de crise pour tester vos procédures. Actualisez vos plans de continuité en fonction des retours d’expérience. En vous entraînant et en vous adaptant, vous serez toujours prêt à assurer la continuité pédagogique, quoi qu’il arrive!​


Pensez aux élèves bénéficiant de programmes adaptés : réfléchissez à des méthodes d’enseignement adaptées aux élèves ayant des besoins particuliers, et assurez-vous qu’ils disposent de ressources adéquates même en l’absence d’outils informatiques.​




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