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Le coordinateur de crise, le casting stratégique!

Zoom sur le coordinateur de la cellule de crise, du profil à l’action, pour vous permettre de faire le premier vrai bon choix dans l’optimisation de vos processus de crise : choisir la personne qui va l’animer.


Une chaise haute de directeur de film avec dossier en tissu orange
Le coordinateur de crise, le casting stratégique!

Vous le savez, si vous vous intéressez à la crise de près ou de loin, le coordinateur de crise est un poste essentiel à pourvoir pour traverser la tempête dans des conditions optimales. Oui, mais voilà, quand j’interviens dans les entreprises, et spécialement dans celles qui n’étaient pas préparées à faire face à l’inattendu qui s’abat sur elles, je vois trop souvent des coordinateurs qui n’ont pas le bon profil ou qui ne sont pas là pour les bonnes raisons.


Il est pourtant primordial de saisir toute la profondeur de ce poste qui peut faire passer une cellule de crise d’une vente à la criée à 6 h du matin à un bras armé redoutablement efficace.


Une place primordiale

Le travail du coordinateur consiste avant tout à gérer la cellule et à en être le garant structurel.


Cela implique d’avoir évidemment bien compris les tenants et les aboutissants d’une gestion de crise, mais aussi de bien connaître l’organisation dans laquelle il opère, ce qui est déjà un défi en soi!


Il m’est arrivé de voir des coordinateurs fraîchement arrivés dans l’entreprise, comme si c’était un poste que tout le monde pouvait honorer, et que, pour libérer les plus anciens, on mettait, comme dans l’armée, le dernier arrivé à des tâches subalternes.


Or la coordination de crise est tout sauf une tâche subalterne ou annexe. Et j’espère qu’après la lecture de ces quelques lignes, cela sera devenu une évidence pour vous aussi.


Recherché : couteau suisse avec du leadership

À ce poste, on organise la circulation de l’information, y compris avec les autres cellules. On met aussi en musique les très cruciaux « points de situation », qui centralisent les faits et les actions afin que tout le monde possède le même niveau d’information, élément essentiel à la bonne gestion d’une crise.


Pour tout cela, le coordinateur devient le point central à qui tout le monde se réfère. Il est donc important qu’il possède l’assise et la légitimité nécessaire aux yeux des équipes afin de pouvoir se faire entendre facilement.


Il faudra choisir un profil avec un bon sens de la synthèse capable de prioriser les éléments qui viennent à lui, mais aussi s’assurer que cette personne saura déléguer. En effet, la personne qui tient le rôle de coordinateur distribue la parole, mais attribue aussi les tâches.


Gardez cela à l’esprit : si le coordinateur est en train de faire quelque chose, c’est qu’il n’est pas à sa place. Son obsession doit être de déléguer afin de continuer à être disponible à sa tâche essentielle au sein de la cellule : l’organiser.

Gardez cela à l’esprit :

si le coordinateur est en train

de faire quelque chose,

c’est qu’il n’est pas à sa place.


Il collecte les problèmes, organise leur résolution et attribue pour cela des tâches en prenant en compte l’expertise et la disponibilité de chacun. Évidemment, afin de pouvoir se donner totalement à cette charge, il ne doit pas être un expert métier de la crise en cours.


Il est important que le coordinateur soit doté d’une certaine intelligence émotionnelle et relationnelle, mais qu’il sache aussi s’imposer et qu’il ne craigne pas le conflit.


En effet, il peut être amené, au cours de sa mission, à questionner les experts métiers, et même, parfois, à recadrer les décisionnaires afin de leur permettre de profiter de la structure de la cellule à son plein potentiel pour prendre les meilleures décisions.



Une très bonne stabilité émotionnelle sera aussi un vrai plus. Une cellule de crise vit des hauts, des bas et des flots d’émotions parfaitement normaux. Il est important que le coordinateur puisse supporter une certaine pression afin de conserver un recul sur la situation et sur le cheminement des êtres humains qui la composent.


Une autre de ses tâches est de mettre en place l’organisation spatiale et logistique de la cellule de crise et de ses satellites. Il doit veiller à ce que la cellule ne manque de rien : nourriture, boissons, papier, affichage, subsidiarité des postes. Il doit aussi porter attention à la fatigue de chacun.


Ces compétences, qui sont rarement inscrites dans un CV lors de l’embauche, sont pourtant tellement importantes pour permettre à une cellule et à ses experts de durer dans le temps.


Et, pour finir, le coordinateur organise les retours d’expérience, partie intégrante d’une bonne gestion de crise et un des temps forts d’un management réussi.


La coordination est une tâche vitale à la cellule de crise. Le choix de son coordinateur ne doit rien laisser au hasard.


Bien sûr, ce poste nécessite de l’expérience et du savoir-faire, mais plus que cela encore, il nécessite un grand savoir-être permettant de mettre du liant et de la structure au sein d’une cellule de crise malmenée par les événements et les émotions générées par la crise.


Faire ce choix de manière éclairé peut avoir une réelle incidence sur l’efficacité de votre gestion de crise et sur ses conséquences.


Article rédigé par Anne-Gervaise Vendange

Anne-Gervaise Vendange, cofondatrice et présidente de In Cognita, profileuse et systémicienne.


COMPLÉMENTS : POUR ALLER PLUS LOIN, QUELQUES RÉFÉRENCES


Carte d’identité du coordinateur de crise :

• Il connaît bien l’organisation et les gens qui la composent.

• Il est légitimé aux yeux de ses pairs.

• Il fait preuve de leadership, mais aussi d’assertivité.

• Il est équipé d’intelligence relationnelle et émotionnelle.

• Il a le sens de la synthèse.

• Il a une très bonne stabilité émotionnelle.

• Il ne craint pas le conflit.

• Il n’est pas un expert métier (de la crise en cours).

• Il lui faut évidemment de la subsidiarité; il vous faudra donc trouver à minima deux de ces pépites .


Tâches au sein de la cellule de crise :

• Il anime la cellule.

• Il organise et anime les points de situation.

• Il distribue la parole.

• Il questionne les experts métiers.

• Il collecte les problèmes et organise leur résolution.

• Il attribue des tâches.

• Il organise la circulation de l’information, y compris avec les autres cellules.

• Il doit, parfois, recadrer les décisionnaires.

• Il met en place l’organisation spatiale et logistique de la cellule de crise et de ses satellites.

• Il organise les retours d’expérience.



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